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20/06/2015

Les Tarzanides du grenier n° 113

TOURANG

 

L’existence clin d’œil de TOURANG n’est même pas signalée dans le BDM des années… etc., etc. Quelques-uns des dessins furent parfois confondus avec ceux que LE GUEN arrangea pour un TANGOR, Tarzanide lui aussi mais paru dans O.K. alors que TOURANG paraissait dans KID Magazine de 1948.

 

KID Magazine, mensuel, ne dura que pendant onze numéros tandis que O.K., hebdomadaire, se prolongeait jusqu’à 152. Signalons que le débutant AL UDERZO œuvra tour à tour dans ces deux journaux pour enfants ; d’un côté en présentant un « Trésor d’île Fantôme » et de l’autre un « Belloy l’invulnérable ». Dans ces deux cas, l’influence de Burnes Hogarth est à signaler mais ne semble pas attirer la curiosité des commentateurs professionnels.

 

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Volontairement rendues illisibles ici, les cinq planches de la première aventure – simplette – de TOURANG. Il s’agit d’un matelot dont le navire se disloque contre un récif. L’homme reprend connaissance « au large de l’île Boréoé ». Et le voilà condamné à vivre comme un émule de TARZAN. La dernière image montrant TOURANG suspendu au haut d’un arbre pendant que s’éloignent les aventuriers qu’il vient de sauver, appartient bien à l’iconographie des Tarzanides. Les dessins sont signés Matterson. Un nom qui réapparaîtra chez les érotiques de ELVIFRANCE, 20 ans plus tard.

 

En 1948, tous les éditeurs d’illustrés pour la jeunesse française se préparaient à subir de futures restrictions imposées par une prochaine loi de censure. Cette loi subsiste encore, portant le numéro 49-956, plus de soixante années après.

 

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Dessin par Poïvé, 1948

 

 

Le visage de Mademoiselle Midleton procure un étrange malaise non moins qu’un malaise étrange. Elle ne sucera pas la friandise que sa petite sœur à trouvée dans une pochette-surprise. L’absence de lèvres résulte-t-elle d’un oubli ? Sûrement non. Supposons plutôt que les deux muqueuses buccales dessinées furent supprimées in extremis avant l'imprimerie, cela afin de donner un gage de bonne volonté d’autocensure avant le vote catholiquo- communiste d’une loi scélérate qui allait causer le déclin de la BD française pendant une quinzaine d'années.

 

Docteur Jivaro

 

08/11/2014

Les Tarzanides du grenier n° 87

Imprimé année 1975 et pour la SAGEDITION, le mensuel TARZAN n° 43 pourrait bien malgré la médiocrité du scénario, battre un record. Lequel record ? Mettons celui consistant à désigner dans un groupe de concurrents copistes celui qui réussit le plus à plagier des travaux accomplis par autrui.

 

En page 20, image du haut, le texte indique « Les îliens tombent dans leur propre piège ». Pourquoi pas ? Tant pis pour eux ! C'est un spectacle hérissé de férocité : des lions dévorent des hommes. Cependant, cette scène comporte une origine cachée.

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Si vous faites abstraction des fauves pour ne garder que des hommes, et si le guerrier noir encore debout au centre de l'action se change en guerrier blanc … et si … et si vous vous transportez dans l'album TARZAN n° 1 imprimé pour HACHETTE en l'année 1936, vous rencontrerez dès sa page 3 la vignette ci-dessous dessinée par Harold Foster, l'auteur prestigieux de « Prince Vailant ».

 

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Vous y êtes ? A l'évidence, l'image datée de 1975 est imitée de celle de l'édition française 1936.

 

Tout est pompé soit sur Foster, soit sur Hogarth dans le numéro 43 (1975) de la Sagédition. Peut être même y a-t-il un mouvement de Tarzan calqué sur un dessin réalisé par Cardy (page 29 et 1ère vignette).

 

Il serait fastidieux d’insister. Mais observez que le dessinateur copieur, ou la dessinatrice copieuse (n'oublions pas nos amies les femmes !) n'a pas poussé la provocation jusqu'à signer ses larcins. De l'art de s'assurer une fausse innocence par l’anonymat ?

 

Et voila, c'est tout pour aujourd'hui. Un tout synonyme de pas grand-chose.

 

 

Docteur Jivaro

 

 

24/05/2014

Les Tarzanides du Grenier n° 66

ROBIN l'Intrépide et TOUNGA

 

Ces deux là ne sont jamais listés dans l'équipe des Tarzanides certifiés. Méritent-ils d'y figurer ne fut-ce qu'en bout de piste, en dernier repêchage ? Pourquoi pas ? Leurs périples parmi les fauves et les ethnies hostiles ne sont pas moins dangereux que ceux vécus par d'autres personnages reconnus depuis longtemps comme rejetons de TARZAN.

 

 BD-Tounga-et-Robin.jpg

Tounga année 1967    -    Robin année 1955 

 

Robin est d'origine française, publié sous Copyright ARCADIE en page intérieure de ZORRO, hebdomadaire qui fit suite à « Jeudi magazine » au numéro 56 du 26 juin 1947.

 

OULIÉ, qui inventa en 1947 la silhouette du ZORRO de l'éditeur Arcadie, sera le dessinateur attitré de Robin. Cependant, deux autres artistes le remplacèrent occasionnellement. L'un, Pierre Chivot, assez incertain dans son graphisme (depuis le numéro 212 jusqu'au numéro 220 du Zorro année 1950). Et l'autre, Roubinet, un des fidèles de la maison dirigée par Jean Chapelle ; et qui publia 10 planches BD de Robin dans le Zorro Zig-Zag, depuis le numéro 1 jusqu'au numéro 5, année 1952. Mais pour cet épisode Robin s'aventure dans le Riff, au Maroc, au lieu de combattre en errance et selon son habitude dans les jungles immenses de l'Inde.

Quant à Tounga …

  

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 A gauche : Roubinet un Robin pas convainquant.

Au centre : Le Robin de Oulié. Un candidat au diplôme de Tarzanide

A droite : Robin atrophié par Pierre Chivot.

 

Quant à Tounga, nous le retardons jusqu'à samedi prochain puisque la femme légitime du Docteur Jivaro signale qu'il nous faut démarrer tout de suite pour être à l'heure à Saint Désiré, pour un repas collectif en compagnie d'anciens combattants débauchés des usines Dunlop.

 

 - Surtout qu'il faut prendre de l'essence. On est presque à vide.

 - J'arrive, j'arrive, chérie !

 

24/08/2013

Le Petit Censeur Illustré n° 6

Notre paresse, qui devrait être proverbiale, nous dispense de répertorier chronologiquement l'ensemble des « Justiciers masqués » présents dans la BD française pendant les cinq années qui suivirent l'entrée de la Division Leclerc dans Paris.


La troupe américaine ayant précédé tous ses alliés, son implantation armée en France allait faciliter le retour des journaux « Comics » et autres « Petits Mickey » interdits depuis 1941 par l'occupant allemand. Ainsi un DONALD, dès 1947, était-il publié par Paul Vinkler - Opéra Mundi - pour tenter de rétablir la suprématie du commerce de l'imagerie yankee dans le pays de de Gaulle et Thorez. Les dessinateurs de bandes dessinées françaises, qui s'étaient amplement exprimés avec l'approbation de l'administration germanique depuis 1941, décidèrent de s'opposer à ce qu'ils dénonçaient comme une invasion étrangère venue d'Outre-Atlantique.


Pierre Mouchot fut l'un de ces patrons français qui combattirent la production américaine, mais sans donner un aspect politique à son combat. Il signait Chott. On lui doit d'abord la Bédé FANTAX, le plus retentissant de ses enfants. Ensuite, il fonda de nombreux personnages à succès, les perdit tous à la fin. Attaqué, malmené, persécuté (disons le sans exagération) il le fut par ses rivaux politisés. Il était bien français, pas américain ; et ce furent cependant des français qui le détruisirent. Peut-être cherchèrent-ils à faire oublier qu'ils demeuraient tous impuissants à briser l'efficacité commerciale américaine en France. Incapables de couper les ailes de l'aigle planétaire, ces messieurs cassaient les pattes du merle provincial.


Chott, en compagnie d'un Melwyn Nash créa en 1947, un BIG BILL le Casseur. Sur douze pages au prix de 12 fr.

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Un héros très musclé. Il tue. Il tue parce qu'il est impitoyable, pareil à Moïse qui faisait mettre à mort ceux des juifs qui refusaient d'adorer le dieu nouveau qu'il leur apportait.


Les meurtres que BIG BILL commet ne seraient que de sadiques assassinats si nous refusions de voir en lui un justicier solitaire se substituant à une police et des juges manquant à leurs devoirs. En somme, rien d'anarchique. Sherlock Holmes, avant BIG BILL agissait pareillement, supplantant Scotland Yard dans maintes affaires criminelles. L'influence de Lone Ranger « Cow boy masqué » publié en France dans le HOP-LA ! de 1939, est plus que plausible. Car de même que Lone Ranger est aidé par l'indien Tonto, BIG BILL le casseur est soutenu par le JAGUAR, un de ces emplumés peaux rouges qui scalpent aussi rapidement que gaiement chaque ennemi cloué au sol. Quant a BIG BILL, il casse les dents, disloque les mâchoires, écrase les vertèbres. Et lorsqu'on en sort vivant c'est pour en rester infirme.


Le CASSEUR BIG BILL fut publié sur 94 numéros en dépit des procès attentés contre son éditeur Mouchot. Ce dernier dut cependant accepter quelques sacrifices pour allonger la durée d'existence de  son champion. Par exemple renoncer à le dissimuler sous un masque. Et s'il résista beaucoup aux noirs bataillons des curés en soutane et des instituteurs en hussards de la République, il en fut finalement déchiré, jeté aux poubelles. BIG BILL le Casseur meurt, pourrait-on dire, au numéro cinq de RANCHO, année 1955.


Epuisé, ruiné, le créateur Mouchot-Chott est obligé de vendre ses EDITIONS RHODANIENNES à EDIT EUROP, un liquidateur qui se bornera à écouler les invendus ainsi qu'à fabriquer quelques titres d'une parution éphémère.

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Mais plus tard, surprise ! en 1961, EDIT EUROP place sur le marché de la presse, un COLORADO n° 1 – Il n'y aura d'ailleurs que quatre numéros ! - On y retrouve, inattendu, le BIG BILL de Mouchot-Chott. Seulement, en réalité, il ne s'agit que de la réimpression du premier épisode, celui antérieurement édité en 1947. Cette réimpression n'existe qu'après avoir passée par le couperet de la guillotine. Voyez donc : BIG BILL a définitivement perdu son masque. Il présente son visage tout nu – quelle impudeur ! et la lettre majuscule C sur son plastron, résumant le fracassant CASSEUR, est remplacée par un B (BIG BILL) parfaitement inoffensif.

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On ne devrait pas avoir à vous le redire : pendant la décennie 50 à 60, toutes les BD exhibant de fantaisistes  héros masqués seront interdites en France. ZORRO n'y échappa pas non plus lui qui, par le crayon de Oulié, réussissait bien aux dépens des ATOMAS et SATANAX, autres créatures BD françaises plus ou moins confectionnées selon la formule des BATMAN et des PHANTOM du Bengale.

 

Doctor Jivaro

(Insatisfait de son texte)

30/06/2013

Le petit censeur n° 1




bd,bd ancienne,bd de collection,journaux pour enfants,censureAprès une période assez brève (globalement : 1972-1983) de liberté de création dans la BD – et pas uniquement dans celle destinée aux adultes – la censure est redevenue toute puissante dans tous les domaines relatifs à l'affichage public des journaux illustrés.
 

Il suffit de regarder la devanture fadasse d'une librairie d'aujourd'hui tout en se souvenant de telle ou telle autre de la fin des années 70, pour comprendre tout ce dont les « belles âmes » politiques, de droite ou de gauche, nous ont démuni depuis bientôt trois décennies. 

Cependant, on peut toujours s'en consoler, sachant que dans le pays de Thorez et de René Coty se furent surtout les années 50 qui eurent à subir les plus grands abus de censure dans le rédactionnel et le graphisme populaires.  

Ci-dessus la couverture de FOX, n° 33 de mai 1957.


Publié en France, donc censuré, ce produit italien était adapté par les éditions LUG alors très productives à Lyon. 

Le revolver tenu dans la main droite à été supprimé. On a déplié l'index comme pour ne garder qu'une
bd,bd ancienne,bd de collection,journaux pour enfants,censuretrace inoffensive du canon de l'arme disparue. Mais l'escamoteur, sans doute chichement payé, a laissé vide la gaine pendue au ceinturon. Il s'est dispensé de dessiner le six coups qui, normalement, devrait y être replacé. Je ne connais pas l'image d'origine. Je suppose, pourtant, que l'autre personnage menacé laisse tomber son colt et que celui-ci, aussi, a été effacé.
 

Le protagoniste en chemise jaune se nomme sûrement TEX WILLER, ranger fameux réédité par Lug mais pas dans FOX. Dans RODEO. (Et après que WILLER TEX ait possédé son propre journal pendant 35 numéros entre 1952-1955).   

Constatons sur ce numéro 93 de RODEO (1958) le même genre de censure que celle appliquée au numéro 33 de FOX. Et cette fois, la main droite a été modifiée maladroitement. L'encre en a même bavé, la coquine. 

Un avant goût de ce TEX WILLER apparut prématurèment sous le nom de TEXAS BOY, dès 1947 – Et fut publié sur 32 pages, chacune des pages n'étant modestement composée que d'une seule bande horizontale.

Ci-dessous, le numéro 10 de TEXAS BOY. La dernière page présente une publicité pour PANTHERE BLONDE, une des copines de notre enfance. 

 

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Sur cette couverture n° 9, une action défensive meurtrière impossible à publier pour une jeune clientèle des années 50 et 60. Et même à présent, en 2013 vous n'en verrez pas l'équivalent dans un journal pour juniors. 

Difficilement trouvable, la collection complète de TEXAS BOY tient-elle en 39 ou 41 numéros ? Question non résolue. Quoiqu'il en soit, si votre pire ennemi vous la donne avant de périr étranglé par vos soins, acceptez en le cadeau. Et pour une bonne raison : chacun des exemplaires peut atteindre jusqu'au prix de 90 euros malgré le chétif de sa présentation.

 

Docteur Jivaro

22/12/2012

Les Tarzanides du grenier (n° 11)

La veille des fêtes, on ne va pas se fatiguer. 

Contentons-nous de signaler l'existence banale de deux vieux tarzanides disparus et dont beaucoup de collectionneurs du genre oublient d'évoquer le souvenir estompé. 

C'est qu'il faut reculer notre regard jusque dans l'hebdo grand format JUMBO publié pendant les années 30, pour rencontrer CHARKA et GERARD. 

CHARKA, sans modestie, se prétend « Roi des grands singes » voulant sans doute nous faire ignorer qu'une telle couronne est décernée définitivement depuis 1912 à plus puissant que lui. L'aventure de ce CHARKA ne se suit pas dans une BD mais dans la longue écriture d'un roman. Une vignette accompagne le récit. Les attitudes du personnage principal sont imitées de celles que Foster donna à Tarzan dans l'épisode « TARZAN et la Cité de l'Or ». Il en est même une dans JUMBO n° 47 usurpée d'un dessin de Hogarth. 

 

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L'autre Tarzanide de misère – GERARD – lui, n'apparaît que dans le numéro 9 de JUMBO, 26 février 1938. S'agit d'un adolescent affublé d'une culotte de golf (et non pas de golfe, ma fille). Des kidnappeurs le kidnappent. Incroyable, non ? Mais réussissant à leur échapper, il saute du ciel en parachute dans les mille dangers de la brousse. La suite n'est qu'une succession monotone d'images pendant lesquelles GERARD perd sa jolie culotte. Malgré ça, rassurons le curé de Saint Paul : un caleçon en peau de léopard permet aussitôt de cacher les attributs masculins du petit Tarzanide de catéchisme.

 

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Ce n'est qu'avec le numéro 47 (1938) que JUMBO réussit à devenir captivant pour ses jeunes lecteurs. Grâce à ALAIN LA FOUDRE, un gros bras venu de l'Italie du Duce et qui va vaincre « Le Dragon de Shanghai » avant de devenir « La terreur de Harlem ». Puis, dans le numéro 51, c'est la signature du fameux Alex Raymond qui entre en action par l'intermédiaire de l'Agent Secret x 9, ici simplement appelé Dan.

 

Comme tous les journaux BD recevant TROP de titres américains, JUMBO dut s'assagir après la victoire allemande dans toute l'Europe de l'Ouest. Il survêcut coûte que coûte jusqu'en … 1944.

 

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Comme un présage

 Fragment du 4e plat de la couverture rigide de l'album n° 1 de JUMBO année 1938.

Docteur Jivaro